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L'onction

lampe Le mot hébreu pour onction a donné le nom de messie ; chrême vient de la racine grecque correspondante et a donné le nom de Christ.

L’usage de l’huile

L’onction d’huile est un symbole que l’on comprend facilement au regard de ses multiples usages. L’huile est un des éléments de base de la nourriture, avec les galettes faites d’huile d’olive et de farine. L’huile sert également pour les lampes, elle est donc source de lumière. L’huile est aussi employée pour soigner les blessures et à préparer les guerriers au combat. Elle est utilisée pour les fêtes et symbolise la joie :

Pr 27,9  L’huile et le parfum mettent le cœur en joie, et la douceur de l’amitié, plus que la complaisance en soi-même.

Am 6,6  ils boivent le vin dans de larges coupes, ils se frottent des meilleures huiles.

Dans les pratiques cultuelles de l’Ancien Testament, l’onction d’huile a un caractère sacré en ce qu’elle indique une mise à part pour le service. Son action pénétrante symbolise la puissance de Dieu remplissant celui qui est oint. Il y a plusieurs onctions : celle des prêtres et des divers objets du culte ; celle des rois ; celle des lépreux guéris ; celles de certains prophètes ; celle des malades.

Le Saint Chrême est l’Huile Sainte par excellence, utilisée pour les sacrements du baptême, de la confirmation, de l’ordination, ainsi que pour la consécration des églises et des autels. Le Saint Chrême est consacré par l’évêque lors de la messe chrismale, qui a lieu une fois par an durant la semaine sainte. Le chrême est un composé d’huile d’olive et de baume, lequel est une espèce de résine très-odorante qu’on retire, par incision, de l’arbre nommé opobalsamum. D’où l’expression « être en odeur de sainteté ». Cet arbre croît dans l’Arabie et la Judée. L’huile des catéchumènes et des malades doit être d’olive pure.

Les prêtres

L’huile dont ils sont oints a une composition particulière et ne peut servir à aucun autre usage (Voir description en Ex 30,22-24). L’huile est aspergée sur tous les objets du sanctuaire afin de manifester leur sainteté. L’onction du sanctuaire lui-même se rattache à l’ancien usage d’oindre les stèles (Gn 28,18). Elle est répandue sur la tête du prêtre et ses vêtements en sont aspergés. L’onction d’huile est accompagnée d’aspersion de sang issu du sacrifice :

Ex 30,25 Tu en feras une huile d’onction sainte, un mélange odoriférant comme en compose le parfumeur : ce sera une huile d’onction sainte. 26 Tu en oindras la Tente du Rendez-vous et l’arche du Témoignage, 27 la table et tous ses accessoires, le candélabre et ses accessoires, l’autel des parfums, 28 l’autel des holocaustes et tous ses accessoires, le bassin et son socle. 29 Tu les consacreras, ils seront alors éminemment saints, et tout ce qui les touchera sera saint. 30 Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les consacreras pour qu’ils exercent mon sacerdoce.

Lev 8,30 Moïse prit ensuite de l’huile d’onction et du sang qui était sur l’autel ; il en aspergea Aaron et ses vêtements ainsi que ses fils et leurs vêtements. Il consacra par là Aaron et ses vêtements ainsi que ses fils et leurs vêtements.

Les rois

Le prêtre ou prophète qui oint utilise une corne remplie d’huile et en verse sur le nouveau roi (1 S 10,1 ; 16,3, 13 ; 1R 1,39 ; 19,15, 16 ; 2 R 9,6 ; 12). Comme on le voit dans l’exemple ci-dessous, c’est Yahvé qui oint ; Samuel est le médiateur entre Yahvé et le roi :

1S 10,1 Samuel prit la fiole d’huile et la répandit sur la tête de Saül, puis il l’embrassa et dit : « N’est-ce pas Yahvé qui t’a oint comme chef de son peuple Israël ? C’est toi qui jugeras le peuple de Yahvé et le délivreras de la main de ses ennemis d’alentour.

Les prophètes

Il est peu probable que l’onction ait marqué rituellement le début de l’activité des prophètes. Nous n’avons qu’un exemple d’onction prophétique lorsque Elie oint Elisée en tant que prophète à sa place (1R 19,16). Les prophètes sont néanmoins mis à part par Yahvé pour une mission. Le prophète Isaïe est oint par Dieu, c’est à dire consacré en tant que messie pour annoncer une nouvelle : 

Is 61,1 L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi, car Yahvé m’a donné l’onction (il a fait de moi un messie) ; il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance…

Comme nous le voyons sur ce passage, l’onction est étroitement liée au don de l’Esprit. 

Les malades

Administrée par le prêtre lors du sacrifice d’expiation, une onction spéciale contribue à réintégrer le lépreux guéri dans la communauté :

Lev 14,26-29 Le prêtre versera de l’huile dans le creux de sa main gauche et, de cette huile qui est dans le creux de sa main gauche, il fera avec son doigt sept aspersions devant Yahvé. Il en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite, sur le gros orteil de son pied droit, à l’endroit où a été posé le sang du sacrifice de réparation. Ce qui lui reste d’huile dans le creux de la main, il le mettra sur la tête de celui qui se purifie en faisant sur lui le rite d’expiation devant Yahvé.

Nous avons ici une quadruple onction en plus des 7 aspersions. La dernière sur la tête marque l’effacement de l’impureté. L’huile appliquée sur l’oreille, le pouce, l’orteil ont une signification toute particulière : d’abord l’écoute, ensuite les actes, pour en arriver au principe même de cette nouvelle vie, la marque de la foi en Yahvé.
Jacques associe l’onction des malades à la prière.

Jc 5,13-16 Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il entonne un cantique. Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance.