Le sacrement de réconciliation comme son nom l’indique parle de conciliation, c’est-à-dire d’une démarche amiable, au besoin avec l’aide d’un tiers, pour parvenir à un arrangement ou un accord suite à une brouille ou à un conflit. L’objectif du sacrement est de se ré-concilier -se concilier à nouveau - avec Dieu, avec son frère, avec soi-même. Cet objectif passe par le pardon que nous sommes invités à recevoir ou à donner.
Le langage courant utilise aussi bien l’expression « je vous demande pardon » que « excusez-moi ». Mais l’excuse n’est pas le pardon. Dans l’excuse il n’y a pas de faute volontaire. L’étymologie du mot le confirme « ex causa » c’est-à-dire hors de cause. On ne pardonne pas à quelqu’un qui nous marche sur les pieds par inadvertance, on l’excuse. Dans le cas de la demande du pardon, on se situe dans le champ des actes volontaires reconnus comme tels par leur auteur.
Mais dans la culpabilité il y a toujours une part d’excusable qui prépare le pardon. En essayant d’expliquer le comportement à travers l’éducation, le milieu social, l’ignorance, on recherche tout ce qui pourrait excuser l’acte de l’offenseur. C’est ce que la justice appelle les circonstances atténuantes. Mais cette disposition n’est que le prélude du pardon.
L’oubli consiste à ne plus se souvenir d’un événement passé. Celui-ci est effacé de la mémoire. Quand on a oublié la faute, comme si elle n’existait plus, où serait-il donc le pardon ? Quoi pardonner ? Ou alors on fait comme si la faute n’avait jamais existé. On enfouit bien profondément la faute au fil des ans ; mais dans ce cas on court le risque de voir ressurgir le ressentiment tel un volcan en sommeil depuis bien longtemps. Les blessures mal cicatrisées ne demandent qu’à se réveiller.
La justice n’est pas du même ordre que le pardon. Pardon et justice vont ensemble mais ne peuvent se substituer l’un à l’autre. La justice au sens civil et pénal du terme consiste à déterminer si une personne est juridiquement coupable d’un acte. Elle se base sur les faits et sur la loi en toute objectivité. Le champ d’application de la justice et du pardon ne se recouvre pas toujours ; ainsi la convoitise n’est pas du ressort de la justice.
L’indépendance entre justice et pardon rappelle aussi que la justice n’a pas le dernier mot, qu’elle n’est pas le jugement dernier. Face à un tribunal, l’homme est condamné selon la loi, mais il reste un homme avec cette possibilité d’être pardonné et donc réhabilité sur le plan de son humanité. Le pardon nous dit que personne n’est définitivement enchaîné à un acte. Un coupable peut se voir condamné à la prison tout en étant pardonné par sa victime.
Le pardon n’est pas négociable, surtout avec Dieu. Sur le plan humain, des négociations sont néanmoins parfois nécessaires pour amorcer ou pour conclure le processus de la réconciliation suite à une faute. L’objectif est de réparer autant que possible les conséquences de la faute et d’éviter la récidive.
Le Larousse donne la définition suivante du pardon « Fait de ne pas tenir rigueur d'une faute ; rémission d'une offense ». Le Notre Père d’autrefois parlait de remise d’une dette : « Remets-nous nos dettes, comme nous remettons aussi à ceux qui nous doivent ». Lorsque nous commettons une faute, nous sommes débiteurs à l’égard de l’offensé. Dans le cas d’un mensonge, nous devons la vérité. Dans le cas d’un vol, nous devons le bien volé. Dans le cas d’un adultère, nous devons la fidélité ; dans le cas d’un crime, nous devons la vie.
La gravité de la faute nous fait prendre conscience que nous ne pourrons jamais restaurer le passé tel qu’il était avant la faute. Nous sommes insolvables. Certaines conséquences sont irréversibles. Ainsi il est impossible d’effacer de la mémoire une infidélité ou de rendre la vie. Le pardon se situe à un autre niveau que la restauration littérale d’un passé ou le paiement d’une dette.
Le pardon est un don gracieux, un cadeau gratuit. Il s'agit là de pléonasmes: on dit deux fois la même chose. Mais il est peut-être nécessaire ici de dire deux fois la même chose! Le pardon est une grâce. L'offenseur n'y a pas droit. Il n'y a pas de droit au pardon, de droit à la grâce.
« Le scandale du pardon et la folie de l'amour ont ceci en commun d'avoir pour objet celui qui ne le "mérite" pas (B. SESBOÜE, Invitation à croire, Des sacrements crédibles et désirables, Cerf, 2009, p 193)».
Le pardon est dépassement de la faute pour s’intéresser à la personne. On ne pardonne pas la faute, on pardonne la personne. Lorsque le pardon aboutit, suite à une faute, autant l’acte est condamnable, autant la personne est pardonnée. Le pardon ne signifie pas que nous éliminons les conséquences de la faute dans la vie des gens. Elle signifie que nous les aidons à travers les conséquences afin qu'ils puissent marcher sur la voie de la guérison.
Le pardon est un acte volontaire qui fait suite à une décision personnelle. Donc, le pardon est un événement historique, une décision, une écriture dans la mémoire qui, seuls, permettront, non pas de reprendre la vie comme avant, comme si rien ne s'était passé, mais de bâtir une nouvelle vie.
Un des objectifs du pardon est de guérir la mémoire par un travail intérieur et parfois douloureux afin d’effacer le ressentiment qui nous empêche d’aller de l’avant, qui nous bloque l’accès à l’avenir. Si le coupable s’enferme dans le remords, il ne trouvera pas la paix en lui. Si la victime entretient la rancune, il n’aura de cesse de ruminer. Le pardon ouvre les portes de l’avenir en proposant une voie de guérison intérieure. Cet acte exige un temps à la mesure de la gravité de la faute et de ses conséquences. Un pardon qu’il n’est pas possible de donner aujourd’hui le sera peut être demain. Il est impossible de poser sa main sur une blessure trop vive ; le réflexe tout à fait humain est de se retirer afin de se protéger de la douleur.
« Le vrai pardon est un événement daté qui advient à tel instant du devenir historique, le vrai pardon en marge de toute légalité, est un don gracieux de l’offensé à l’offenseur ; le vrai pardon est un rapport personnel avec quelqu’un… Le remords est un soliloque, mais le pardon est un dialogue entre deux partenaires dont l’un attend quelque chose de l’autre (V. JANKELEVITCH, Le pardon, Aubier-Montaigne, 1967, p. 204) ».
Le plus difficile dans le pardon, c’est que parfois, l’offense qui nous a été faite oblige à changer de vie. Ainsi tel chauffard ivre qui vous accidente et voilà que le sportif que vous étiez ne pourra plus jamais faire de sport. Ou encore tel couple qui rêvait d’avoir des enfants formidables a dû en chercher un au commissariat pour un délit. Ou encore tel couple qui pensait vivre la fidélité jusqu’au bout constate que l’un des deux a commis un adultère. Le pardon qui est possible en chacune de ses situations suppose non seulement de préférer encore la vie commune, non seulement de se soutenir mais aussi, et sans doute est-ce là le plus dur, de consentir à la nouvelle identité que la faute de l’autre m’a obligé à prendre, ou que ma propre faute m’oblige à assumer désormais. Dans tout vrai pardon, il y a un travail de deuil sans lequel l’ouverture à une autre vie est vraiment difficile. (Bruno Feillet)
Le retournement est le premier acte du processus de pardon. Il consiste en la prise de conscience de la faute et de ses conséquences. Les facteurs déclenchant le retournement sont multiples : rencontre salutaire, réflexion personnelle, parole amicale etc. D’autres facteurs liés à la psychologie personnelle peuvent aussi apparaître : tristesse, dégoût de soi, déprime, etc. Quelque chose me fait craquer et me fait prendre conscience que la voie que je mène me conduit à ma perte. Comme un feu rouge qui s’allumerait soudainement à la croisée des chemins de ma vie. Ce feu a peut être pris beaucoup de temps à virer au rouge dans une lente maturation intérieure.
Il n'y a pas de pardon sans parole. Parce qu'il faut des mots pour communier à une même histoire, parce qu’il faut des mots pour se dire, pour avouer sa culpabilité et s’entendre dire « je te pardonne ». N’oublions pas que la parole est tout à la fois ex-pression de soi et communion à l’autre. Quelque chose sort de moi pour rejoindre l’autre. La parole d’aveu est une invocation au pardon. Elle demande courage, humilité et confiance. Elle court le risque de s’entendre dire « je ne te pardonne pas ». L’aveu est aussi libérateur d’un fardeau. En avouant ma faute je me libère du remords qui m’emprisonnait, je demande à autrui de me venir en aide. Et puis un péché avoué n’est-il pas déjà à moitié pardonné ?
Le pardon comme son nom l’indique est un don. C’est une parole donnée à l’autre, mais cette parole suppose une réciprocité, une réception de la parole. Il ne suffit pas de tendre la main à quelqu’un, encore faut-il que la personne en danger saisisse la main.
« Le pardon ne peut être accordé que s’il est demandé…Dans l’hypothèse où cette grâce n’est pas réclamée, le pardon n’est plus possible. Cependant il ne tient pas aux limites de celui qui pardonne mais à la liberté de celui qui ne veut pas être pardonné… La liberté humaine possède le dernier mot pour accueillir ou refuser le pardon. Rien n’est impardonnable mais tout ne peut être pardonné. L’acte de pardonner est toujours possible mais le refus d’être pardonné aussi (J. RICOT, Peut-on tout pardonner ? Editions Pleins Feux, 1998, p 66-67) ».
La réconciliation marque l’aboutissement du pardon. Elle se traduit par des larmes de joie sur l’oreiller entre deux amoureux qui se retrouvent suite à une faute, ou encore par une grande fête comme dans la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15). Le pardon fait renaître. Il vient chercher le pécheur dans la mort afin de le relever. « Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ». Le pardon inaugure une nouvelle naissance. Il permet de briser les chaînes du passé et de garder l'avenir ouvert.
Le pardon « est un instant créateur d’une nouveauté insoupçonnable, une heure de renaissance, l’avènement d’une vérité où tout masque déposé, l’expérience de Dieu jaillit au regard de celui qui lui prête attention (B. SESBOÜE, Invitation à croire, Des sacrements crédibles et désirables, Cerf, 2009, p 193) ».
Il faut distinguer le péché de la faute. Le péché est devant Dieu alors que la faute est devant l’homme. Comme le souligne P. Rémy, « le péché est une notion religieuse. Il est toujours devant Dieu et devant Dieu qui interpelle. En ce sens, il n’y a de péché que pour celui qui croit. D’où la différence avec la faute. Celle-ci est devant les hommes, elle concerne le domaine éthique. Le péché n’a de sens qu’au niveau de la relation de l’homme à Dieu. Le chrétien ne peut le déterminer qu’en allant à la personne de Jésus, à son dire, à son faire, confessés dans la foi comme parole de Dieu ». Dieu nous révèle notre péché à travers sa parole.
Mais où commence le péché ? Quelle est l’instance qui me dit « tu as péché » ? L’Eglise est là pour nous donner des points de repère et en dernier recours c’est la conscience personnelle qui parle. Il n’est peut être pas nécessaire de demander le sacrement de réconciliation pour un pot de fleur cassé involontairement, ce qui est de l’ordre de l’erreur, mais certainement pour une infidélité qui est de l’ordre de la faute pour la personne et du péché pour le croyant. Mais la frontière n’est pas toujours évidente à établir.
Enfin, soulignons que la loi religieuse fournit la "matière" du oéché, mais la morale tient aussi compte de l'intention et de la liberté. Par exemple, si la loi précise qu'une relation sexuelle en dehors du mariage est un péché, seule l'intention et la liberté des personnes permet de déterminer si les contractants sont pécheurs. Ne tenir compte que de la loi revient à enfermer les personnes dans un pseudo-pharisianisme.
Le sacrement de réconciliation nous absout de nos péchés, c’est-à-dire restaure notre relation à Dieu. Mais en même temps il nous renvoie à notre existence, dans notre relation aux autres. D’ailleurs la bible ne sépare pas ces deux dimensions. Déjà le décalogue qui fixe les lois fondamentales du peuple d’Israël ordonne dans un premier temps d’aimer Dieu, puis dans un deuxième temps d’aimer son prochain. Jésus confirme cette thèse puisque les deux commandements les plus importants sont l’amour de Dieu et du prochain comme soi-même (Mt 22,36-40).
Il est donc impossible d’aimer Dieu sans aimer son prochain ; de même il est impossible de se réconcilier avec Dieu sans se réconcilier avec son prochain. Jésus veut dire que la requête du pardon n’est pas sincère et ne saurait être exaucée si celui qui prie n’a préalablement tiré au clair ses relations avec son frère (Mc 11,24 ; Mt 5,23 ; Mt 6, 14-15). Le Notre Père rappelle cette double articulation du pardon dans cette invocation du pardon divin comme nous-mêmes avons pardonné.
Cet amour de Dieu et du prochain est appelé à s’exercer tout au long de la vie. Combien de fois faut-il pardonner demande Pierre. Jusqu’à soixante-dix fois sept fois, c’est-à-dire infiniment (Mt 18,22).
Toute l’histoire biblique nous montre que le péché n’a pas sa place dans l’alliance que Dieu veut conclure avec l’humanité. L’Ancien Testament insiste sur les notions de péché, de châtiment, de purification et de salut. Adam et Eve sont expulsés du paradis suite à leur première faute. Le déluge lave l’humanité de ses péchés. Les rites de purification après une faute restaurent l’alliance avec Dieu. Certains psaumes nous parlent de pardon en l’associant à l’amour de Dieu : Ps 86,5 « Seigneur, tu es pardon et bonté, plein d'amour pour tous ceux qui t'appellent. »
Le Nouveau Testament place le pardon au cœur d’une relation entre Dieu et l’homme. Il aborde le péché à partir de l'initiative divine qui vient instaurer son royaume et manifester sa miséricorde. Jésus appelle à la conversion, non pour échapper à la colère divine, mais pour accueillir la Bonne nouvelle du Royaume et du pardon (Mc 1,15). Jésus va au devant des pécheurs, car il n'est pas venu pour les bien portants, mais pour les malades. Il pardonne sans porter de jugement au paralytique (Mc 2,5), à la femme pécheresse (Luc 7,48), à la femme adultère (Jn 8,11), à Zachée (Luc 19,9-10) et sur la croix à ses bourreaux (Luc 23,34). Il montre la miséricorde divine par les paraboles de la brebis perdue et du fils prodigue (Luc 15).
Cependant, Jésus annonce aussi la condamnation et le châtiment des incrédules qui refusent d'accueillir sa parole de miséricorde (Mt 11,20-24 et Mt 13,42) et il affirme que le péché contre l'Esprit saint n'aura pas de pardon (Mc 3,28-30). Il ne peut être pardonné, car il est le refus du pardon que Dieu offre à l’homme par l’Esprit Saint. Dieu ne peut pas nous sauver sans notre accord.
Tout pécheur est susceptible d'être pardonné. On lit toutefois dans les Évangiles cette phrase qui a suscité de très nombreux commentaires: « Si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il reste sans pardon à jamais » (Marc 3, 29). Il y aurait donc un péché qui ne serait pas pardonné. Pour comprendre cette parole, il faut la replacer dans son contexte. Les scribes viennent d'accuser Jésus d'être un possédé: c'est de Satan qu'il détiendrait son pouvoir sur les forces du mal. Jésus répond à cette accusation odieuse par la petite parabole du royaume divisé contre lui-même. Il conclut en redisant que « tout sera pardonné aux fils des hommes, les péchés et les blasphèmes aussi nombreux qu'ils en auront proféré ». Encore faut-il croire au pardon pour être pardonné! Le péché que Dieu ne peut pardonner, c'est le manque de foi dans le pardon! Mais si Dieu peut pardonner tout le reste, il attend que le pardon accordé provoque un changement de vie chez ses interlocuteurs. C'est ainsi qu'il recommande explicitement à la femme adultère de ne plus pécher désormais (Jean 8, 2-11).DE SAUTO Martine, Journal La Croix, le 22/03/2014.
Parmi les fruits spirituels produits par le pardon sacramentel, le premier semble bien être la connaissance de soi-même. En recevant le pardon de Dieu, nous découvrons notre juste situation devant Dieu tel qu'il est, Lui, le Dieu trois fois Saint, Lui, le Père des miséricordes et le Dieu de toute conso-lation (2 Co 1, 3). Dans la lumière de la miséricorde qui est la science de la Croix, c'est Dieu Lui-même qui nous donne la connaissance de nous-mêmes. Cette connaissance ne résulte ni d'un examen de nous-mêmes ni d'une auto-analyse. Dieu seul peut nous donner cette connaissance qui nous révèle nos dispositions actuelles envers sa grâce La connaissance de soi-même est la condition de l'humilité. Par rapport à la connais-sance vraie de soi-même, l'humilité ajoute un consentement. Elle nous permet de nous accepter tels que nous sommes, en toute confiance, sous le regard de Dieu. La fine pointe de la connaissance de soi-même est la découverte de notre péché, telle que Dieu nous l'accorde dans la lumière de son pardon. Même quand elle ne dure qu'un instant, la découverte de notre péché par le don de Dieu demande de toute façon le temps de l'assimilation. Plus il y a réception fréquente du sacrement de réconciliation et plus il se produit un affinement de la conscience, une sensibilité plus délicate aux tentations et aux pensées qui pourraient nous détourner de Dieu. Il est malheureusement facile de constater que l'absence de pratique du sacrement de réconciliation entraîne la perte de la sensibilité spirituelle relative au péché. L'homme qui reste de longues années sans demander ce sacrement entre dans une sorte d'oubli et ne voit plus ce qu'il pourrait se reprocher. Jean Claude SAGNE, Les sacrements de la miséricorde. Médiaspaul, 2008, p. 70.
En conclusion, l’Église nous propose de vivre le pardon à travers le sacrement de réconciliation. Comme tous les sacrements, celui-ci est un symbole de salut, c’est-à-dire un acte de Dieu qui préfigure le salut éternel. Il manifeste le déjà là et le pas encore de l’au-delà. C’est dans cette perspective que Paul nous exhorte à nous réconcilier dans le Christ (2Co 5,17).
11 Un homme avait deux fils.
12 Le plus jeune dit à son père : «Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.» Et le père leur partagea son bien.
13 Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l'inconduite.
14 Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation.
15 Il alla se mettre au service d'un des habitants de cette contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons.
16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait.
17 Rentrant alors en lui-même, il se dit : «Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim !
18 Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : Père j'ai péché contre le Ciel et envers toi ;
19 je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires.»
20 Il partit donc et s'en alla vers son père. Tandis qu'il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement.
21 Le fils alors lui dit : «Père, j'ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils.»
22 Mais le père dit à ses serviteurs : «Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds.
23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
24 car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! » Et ils se mirent à festoyer.
Les étapes :
1 - V. 11-12 : Une décision responsable de l’enfant qui veut sa part d’héritage
2 - V. 13 : Une faute : l’inconduite
3 - V. 14 : Conséquences de la faute : la privation, la famine
4 - V. 15-16 : L’orgueil : on essaie de s’en sortir par ses propres moyens
5 - V. 17 : La prise de conscience de sa faute : « rentrant alors en lui-même »
6 - V. 18a : Une décision de conversion : le retour - « je veux partir »
7 - V. 18b-19 : Préparation de la rencontre avec le père : je vais lui dire…
8 - V. 20a : L’acte du retour
9 - V. 20b : L’accueil du père
10 - V. 21 : La parole libératrice
11 - V. 22-23 : Les paroles du père : le pardon du père qui ouvre un avenir à son enfant ; l’absence de jugement
12 - V. 24 : La joie et la fête de la résurrection
Enregistrement audio sur le pardon
Les sacrements Le pardon
Les péchés capitaux