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La sexualité dans la tradition de l'Eglise

La doctrine de la tradition de l’Église s’inscrit dans la continuité des normes bibliques et de la philosophie stoïcienne. Le christianisme, associe au mariage une vision morale de la sexualité dont le seul objectif “honorable” doit être la procréation. La notion de plaisir sexuel, quant à elle, fait l’objet de nombreuses spéculations : le plaisir est-il nécessaire pour garantir l’harmonie du couple et l’équilibre de chacun, ou au contraire est-il nuisible dans la mesure où il éloigne le couple des considérations spirituelles ?

Le plaisir et la passion charnelle sont bannis, car ils sont dangereux pour l’homme et pour la société. Ils provoquent le trouble et menacent l’équilibre intérieur. Le mari ne doit pas se comporter en amant, ni la femme en maîtresse. La seule finalité est la procréation. Ainsi, les relations sexuelles pendant la grossesse sont interdites parce qu’elles ont pour finalité le plaisir. Athénagoras le rappelle très poétiquement à l’empereur Marc-Aurèle au IIe siècle :

De même que l'agriculteur qui a jeté sur la terre les semences attend patiemment la moisson sans recommencer à semer, de même la procréation des enfants mesure la satisfaction que nous donnons à notre désir (ATHENAGORAS, Supplique au sujet des chrétiens, 33, Migne, P. G., VI, 965; cité par Ch. MUNIER, Mariage et virginité dans l'Église ancienne, Peter Lang, 1987, p. 38).

Au cours des siècles, le carcan moral entourant cette question se desserre progressivement, en même temps que se précisent les limites “légitimes” de la vie conjugale des époux.

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